Bonjour
Être expulsé en quinze minutes, sans préavis ni motif, après deux ans de travail et des mois sans salaire, c’est violent et profondément injuste. Vous avez déjà eu le courage de saisir le tribunal du travail — on va clarifier vos droits et les leviers concrets pour faire avancer votre dossier.
Le Code du travail sénégalais encadre strictement la rupture d’un CDI. Il exige des formes et des motifs, et prévoit notamment une indemnité en cas de non‑respect des règles de licenciement, en plus des indemnités habituelles (préavis, licenciement) lorsque la rupture est abusive.
Les litiges individuels du travail sont traités par les tribunaux du travail, avec une phase de conciliation souvent obligatoire avant l’audience au fond. À défaut d’accord, le tribunal juge le licenciement (abusif ou non) et les droits salariaux. Des modes alternatifs (médiation, arbitrage) existent mais restent secondaires pour les litiges individuels.
La jurisprudence confirme qu’une décision de justice peut maintenir la relation de travail et ouvrir droit à des rappels de salaires pour la période concernée lorsque la rupture est jugée irrégulière ou annulée, même face à un employeur qui refuse la réintégration.
Ce que vous pouvez demander au juge
Rappels de salaires impayés: depuis août 2024 jusqu’à la rupture effective, avec intérêts.
Indemnité compensatrice de préavis: si aucun préavis n’a été donné.
Indemnité de licenciement et dommages‑intérêts pour licenciement abusif: en raison de l’absence de motif et du non‑respect de la procédure.
Documents de fin de contrat: certificat de travail, solde de tout compte.
Éventuelle réintégration ou, à défaut, indemnisation renforcée: si vous la souhaitez et que le juge l’estime possible au vu des circonstances.
Accélérer et sécuriser la procédure à Ziguinchor
Vérifier l’état de votre dossier au greffe: demandez votre numéro d’enrôlement (n° RG), la date (ou relance) de la conciliation, et s’il manque des pièces. La conciliation est une étape clé et souvent préalable au jugement.
Déposer une requête de relance/ fixation d’audience: une lettre simple au président du tribunal du travail ou au greffe rappelant la saisine de janvier 2025, les salaires impayés et l’urgence sociale.
Envisager un référé (mesures urgentes): pour obtenir une provision sur salaires impayés ou faire cesser un trouble manifestement illicite (expulsion brutale), si le tribunal le permet.
Saisir l’Inspection du travail: elle peut appuyer la conciliation, constater les manquements et accélérer l’instruction.
Preuves à rassembler et à joindre
Contrat et preuves de la relation de travail: contrat (même verbal, avec attestations), bulletins, messages, planning, témoignages de voisins/clients.
Salaires impayés: relevés bancaires, fiches de paie, messages admettant la coupure de salaire.
Rupture et expulsion: tout écrit/ message, photos, liste des effets personnels, certificats médicaux si besoin. Un constat d’huissier (si possible) est très utile.
Identité des employeurs et du lieu: copie de leurs papiers/coordonnées, adresse de la maison.
Appuis locaux et pistes si vous n’avez pas d’avocat
Inspection du travail de Ziguinchor: pour une convocation de conciliation, un rapport écrit et un appui technique.
Syndicats et cliniques juridiques universitaires: ils peuvent vous assister gratuitement ou à faible coût pour la rédaction des requêtes.
Bureau d’assistance juridique / aide juridictionnelle: renseignez‑vous au tribunal pour une prise en charge d’avocat en cas d’indigence.
Plainte pénale distincte (si violences, vol ou expulsion illégale): auprès du procureur ou d’un officier de police judiciaire, en parallèle du dossier prud’homal.
Je me tiens à votre disposition pour vous conseiller et vous assister
Merci d’indiquer la question comme résolue en cliquant sur le BOUTON VERT
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il y a 2 jours
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