Bonjour,
Votre situation est spécifique car elle implique un bail de logement social et un divorce par consentement mutuel.
Voici les réponses à vos questions :
1. Est-il obligatoire de préciser dans la convention de divorce qui conservera le logement ?
Oui, absolument. C'est une obligation légale.
Dans un divorce par consentement mutuel, la convention de divorce doit obligatoirement régler l'ensemble des conséquences du divorce, et ce de manière complète et définitive (article 229-3 du Code civil). Même si vous n'avez pas de biens immobiliers communs en pleine propriété, le bail du logement familial est une conséquence majeure de la séparation.
Lorsque les deux conjoints sont co-titulaires du bail (comme c'est votre cas), la convention de divorce doit expressément prévoir :
Qui des deux époux se verra attribuer le droit au bail pour continuer à occuper le logement.
Il sera également nécessaire que l'autre époux se déclare dégagé de ses obligations locatives (paiement du loyer, charges, etc.) à compter d'une date donnée.
La convention prévoira aussi la notification de cette décision au bailleur (l'organisme HLM).
2. Est-il possible de préciser que les deux conjoints restent dans le logement après le divorce ?
Non, en pratique, ce n'est quasiment jamais possible et serait très problématique, surtout pour un logement social.
Voici les raisons :
Principe du divorce : Le divorce met fin au mariage et implique que les époux vivent désormais séparément. Rester dans le même logement après le divorce serait contraire à la finalité de la procédure.
Règles spécifiques au logement social (HLM) : Les organismes HLM sont soumis à des règles d'attribution strictes, basées sur les ressources du foyer et sa composition familiale.
Après un divorce, vous seriez considérés comme deux personnes distinctes et non plus un couple. La composition du foyer aurait changé.
Le logement social est attribué à un foyer pour un certain nombre de personnes. Maintenir deux personnes divorcées dans un même logement social irait à l'encontre des règles d'attribution et des critères d'occupation (plafonds de ressources par foyer, taille du logement adaptée à une seule personne ou à la famille restante).
L'organisme HLM pourrait refuser cette situation et même engager une procédure pour non-respect des clauses du bail ou occupation irrégulière, ce qui pourrait entraîner la résiliation du bail.
Inscrit dans la convention de divorce : Votre notaire (qui enregistrera la convention) et les avocats vous déconseilleront fortement une telle clause, car elle serait jugée contraire à l'ordre public ou inopposable au bailleur, et mettrait en péril votre logement.
La solution classique est que l'un des deux conjoints conserve le bail et que l'autre quitte le logement, cherchant un nouveau domicile.
3. Quels sont les points qui doivent obligatoirement être mentionnés dans la convention de divorce ?
Même dans votre situation (sans enfant, sans bien immobilier commun, séparation de biens), la convention de divorce doit obligatoirement inclure les points suivants pour être valide :
L'identité complète des époux : Noms, prénoms, dates et lieux de naissance, adresses actuelles.
La date et le lieu de célébration du mariage.
L'affirmation qu'il n'y a pas d'enfant(s) commun(s) (si tel est le cas).
Le régime matrimonial : La confirmation que vous êtes mariés sous le régime de la séparation de biens.
La liquidation du régime matrimonial : Même avec la séparation de biens, la convention doit constater qu'il n'y a pas de biens communs à liquider, ou si quelques biens meubles ont été acquis en indivision, comment ils sont partagés. Il doit être précisé qu'il n'y a aucune récompense ou créance entre époux.
Le logement familial :
L'attribution du droit au bail à l'un des deux époux.
La décharge de l'autre époux de toutes ses obligations locatives.
Les modalités d'information du bailleur.
La prestation compensatoire : Il doit être explicitement indiqué que ni l'un ni l'autre des époux ne sollicite de prestation compensatoire l'un envers l'autre.
L'usage du nom de famille : La convention doit prévoir si l'épouse reprend son nom de jeune fille ou si elle est autorisée à conserver l'usage du nom de son mari (généralement pour des raisons professionnelles ou s'il y a des enfants issus d'une précédente union avec ce nom).
Les frais du divorce : La convention doit indiquer la répartition des frais de la procédure (honoraires d'avocats, frais d'enregistrement de la convention chez le notaire).
L'accord des époux sur tous ces points, après avoir été informés par leurs avocats des conséquences du
divorce.
Il est primordial que vous soyez chacune assistée par votre propre avocat. Ils s'assureront que la convention est complète, équilibrée et conforme à la loi.
Merci d’indiquer que j’ai répondu à votre question en cliquant sur le bouton vert de ma réponse.