Bonjour
En droit français, le télétravail est encadré par le Code du travail (articles L1222‑9 et suivants). Il doit en principe être mis en place par :
un accord collectif,
ou, à défaut, une charte élaborée par l’employeur après avis du CSE,
ou encore par un accord individuel entre l’employeur et le salarié (écrit ou échange formalisé).
Pendant la crise sanitaire, le télétravail a pu être imposé ou organisé de manière dérogatoire, parfois sans formalisme. Mais une fois cette période passée, il redevient une modalité d’organisation du travail qui repose sur le volontariat et un accord mutuel.
1. Fin du télétravail décidé oralement Si le télétravail n’a jamais été formalisé par écrit (avenant au contrat, accord collectif, charte), il est considéré comme un aménagement ponctuel et non comme un droit acquis. L’employeur peut donc y mettre fin, mais il doit :
respecter un délai de prévenance raisonnable,
motiver sa décision si un accord ou une charte le prévoit,
éviter toute rupture brutale qui pourrait être qualifiée d’abusive si elle cause un préjudice au salarié.
En revanche, si le télétravail est pratiqué de manière régulière depuis plusieurs années, même sans écrit, vous pouvez invoquer un usage d’entreprise : pour le supprimer, l’employeur doit respecter la procédure de dénonciation d’usage (information individuelle et collective, délai de prévenance suffisant).
2. Cas du salarié “exception” Le fait d’autoriser un seul salarié à conserver le télétravail, alors qu’il est supprimé pour tous les autres, peut soulever un risque de discrimination si cette différence de traitement n’est pas justifiée par des raisons objectives et vérifiables (par exemple : état de santé, handicap, contraintes particulières liées au poste). À défaut de justification, cela pourrait être contesté sur le fondement de l’égalité de traitement.
3. Vos leviers d’action
Demander par écrit à l’employeur les motifs de la suppression et la justification de l’exception accordée à un collègue.
Vérifier s’il existe un accord collectif, une charte ou un usage qui encadre le télétravail dans l’entreprise.
Saisir le CSE ou, à défaut, l’Inspection du travail si vous estimez que la suppression est abusive ou discriminatoire.
En cas de préjudice avéré, envisager un recours devant le conseil de prud’hommes.
Je me tiens à votre disposition pour vous conseiller et vous assister
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il y a 5 heures
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