Bonjour,
J'explique brièvement mon cas.
Tout commence par une évaluation que je qualifie de non professionnelle par mon supérieur hiérarchique direct, validée par le N+2. Elle fait suite à un désaccord entre un juriste avec lequel je travaille et moi-même, qui escalade jusqu'à mon supérieur qui se range à 100% du côté du juriste parce qu'en tant que salariée je vis quotidiennement une relation de micro-management où les droits et privilèges des uns ne sont pas applicables aux autres. Et même si je devais réellement avoir commis une erreur qui me soit imputable et qui aurait eu des conséquences réelles (ce qui n'est pas le cas si ce n'est d'avoir bravé un autoritarisme abusif et froissé deux égos), cela aurait été la seule, ce même juriste ayant déclaré ouvertement peu avant que j'étais la meilleure assistante qu'il n'ait jamais eue et tous les autres juristes avec lesquels je travaillais se déclarant plus que satisfaits de mon travail. Le fait de ne pas être entendue et écoutée, de constater les failles du système et de ne pas être soutenue, provoque un burn-out qui s'installe en quelques mois.
L'évaluation survient dans ce contexte. Je souhaite la contester comme l'autorise une procédure administrative interne méconnue tant elle est tenue secrète et m'adresse aux RH pour demander un changement de service et une révision de mon évaluation.
Rien ne se produit, ma descente aux enfers continue, la perte de confiance est totale. Cette année-là j'aurais dû bénéficier de ma conversion de CDD en CDI comme l'annonçait une publication sur intranet, à condition que mon évaluation soit satisfaisante.
Mais voilà, mon désaccord unique et ma santé mentale dégradée avaient saboté ma perspective de carrière et m'ont valu une évaluation insuffisante, la conversion a tout naturellement été refusée. Je le découvre en fin d'année par une employée des ressources humaines alors que j'avais déjà osé poser la question à mon supérieur à plusieurs reprises après un apaisement des relations qui m'avait déclaré ne voir aucun problème à ma conversion (alors qu'il savait pertinemment l'avoir refusée 6 mois plus tôt à mon insu).
Le fonctionnement entier du département est toxique, comme le confirme un message privé de ma collègue dont le seul contenu consiste à plaindre auprès de moi le pauvre chef qui n'a apparemment pas été mis au courant par les RH de mon souhait de changer de service. Non seulement cela ne me concerne pas, mais je suis la réelle victime du service. Je la remets gentiment en place en lui demandant de garder les pieds sur terre et de comparer la gravité des faits qu'elle reproche aux RH au fait qu'il ne me reste que 5 mois de contrat, que mon bail se termine dans 2 mois et que je ne suis pas en mesure de retrouver un logement dans ces conditions.
Je craque peu de temps après et suis hospitalisée sans mon consentement à la demande d'un juge sur déclaration d'un ami qui craint pour ma vie.
Lorsque je ressors de la clinique, mes enfants se chargent de négocier une extension de bail de 4 mois avec le propriétaire, elles sont aussi contactées par un comité de soutien purement bénévole constitué de salariés de mon employeur qui n'a aucun pouvoir, et est juste désolé pour moi. Aucun pouvoir ni aucune possibilité d'interagir en ma faveur auprès des RH. Idem pour le délégué du personnel, qui ne semble pas motivé pour m'apporter des réponses et défendre mon cas que je suspecte lourdement d'être truffé de discrimination et de harcèlement.
Je n'ai ni la force ni les moyens financiers de me battre. Je comprends qu'il doit exister une liste noire des RH et que je suis sans doute blacklistée. Je retourne travailler en mi-temps thérapeutique et la BEI, sans doute par peur du scandale, m'accorde un changement de service dès mon retour et une extension de contrat d'un an.
Je tiens plusieurs mois même si je comprends que ma nouvelle cheffe n'est pas différente de son prédécesseur, elle déclare ne pas être en mesure de m'évaluer parce qu'elle ne voit pas le résultat de mes activités professionnelles et je vois le même scénario que l'année précédente se dessiner dans mon esprit. Cela me confirme que mon CDI ne viendra pas, qu'il n'y a plus rien à espérer et que seule ma santé compte.
Malgré mon état de santé toujours très instable et l'ambiance toxique qui règne autour de moi (l'absence de sollicitude de tous mes précédents collègues qui m'ignorent littéralement voir me toisent de haut, d'entraide de tous mes nouveaux collègues qui ne me connaissent qu'au travers des rumeurs répandues par mes anciennes collègues assistantes), je fais au mieux pour relancer la machine en travaillant à mi-temps et en m'impliquant autant que je le peux.
Je mets à nouveau en péril ma santé et après presque 6 mois de tentative pour reprendre le fil de mon existence, mon médecin m'arrête à nouveau à temps plein. Ma santé devient réellement prioritaire à mes yeux, je cesse le sacrifice pour un emploi qui ne reconnait absolument pas ma valeur et m'a mise au placard.
Je suis cette fois hospitalisée de manière volontaire en cure de repos et de réhabilitation durant 2 mois, séjour prolongé de deux semaines, période durant laquelle mon employeur est bien sûr informé de mon absence et de ma date de sortie prévisionnelle/estimée.
Suite à l'extension de mon séjour, je découvre le jour de ma sortie que mon employeur déclare m'avoir convoquée à un entretien auquel il me reproche de ne pas avoir répondu et pour cause l'invitation m'avait été adressée sur mon adresse et mon téléphone professionnels uniquement (qui se trouvaient tous deux à mon domicile et sans accès durant 2 mois et demi) et l'on me reproche tout de même par écrit de ne pas y avoir donné suite. Je leur réponds dès ma sortie en mettant en exergue leur inhumanité, incorrection, pour cette accusation éhontée et mensongère et leur demande 3 jours pour reprendre mes marques à mon domicile, m'acclimater à la vie en extérieur avant de mener cet entretien dont j'ai compris l'enjeu.
Cette réunion en visio arrive, je suis face à ma supérieure hiérarchique et une responsable RH et l'on m'annonce que mon extension de contrat va se terminer et ne sera pas prolongée ni convertie, la BEI souhaite se séparer de moi. Je suis désormais plus forte et j'encaisse silencieusement. La conversation dure 5 minutes à peine. Je reste en arrêt et poursuis ma réparation, étant toujours inapte au travail. Dès que je retrouve un peu d'énergie et de motivation je prépare mon déménagement avant ma perte de salaire car je sais pertinemment que je ne serai pas en mesure de continuer à vivre dans mon logement au Luxembourg.
Ma question est la suivante : je sais pertinemment qu'il est très difficile de prouver harcèlement et discrimination. J'ai oublié un détail, durant toute cette période de fragilité j'ai aussi suivi un parcours de diagnostic de santé mentale et j'ai été détectée comme étant sur le trouble du spectre autistique qui met du sens à tout mon parcours professionnel et personnel des 48 années précédentes de ma vie.
Mon employeur a été informé avant mon changement de service et l'extension de mon contrat de travail. Bref au vu de ce que vous avez lu, pensez-vous qu'il y a matière à me défendre et auprès de quelle instance, car je me sens comme David contre Goliath, tous les procès à l'égard de la BEI ayant majoritairement été perdus par les employés qui ont tenté de se défendre face à un "licenciement" légal et déguisé car une fin de CDD ne réclame aucune justification?
Merci par avance de vos réponses.
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