Bonjour,
Votre situation est complexe et il est important de bien comprendre les règles en matière d'inaptitude et de maintien de salaire.
Il convient de distinguer plusieurs points dans votre demande.
Principes clés en cas d'inaptitude par le médecin du travail :
Recherche de reclassement et délai d'un mois :
Dès que le médecin du travail vous déclare inapte à votre poste, l'employeur a l'obligation de chercher à vous reclasser sur un autre poste compatible avec votre état de santé, si cela est possible dans l'entreprise.
L'employeur dispose d'un délai d'un mois à compter de la date de l'avis d'inaptitude pour soit vous reclasser, soit vous licencier.
Reprise du versement du salaire par l'employeur (Article L1226-4 du Code du travail) :
Si, à l'expiration de ce délai d'un mois, vous n'avez été ni reclassé, ni licencié, l'employeur est tenu de reprendre le versement de votre salaire. Ce salaire doit correspondre à l'emploi que vous occupiez avant la suspension de votre contrat de travail (c'est-à-dire votre ancien salaire).
Cette obligation de reprise du salaire s'applique que l'inaptitude soit d'origine professionnelle ou non.
Indemnité Temporaire d'Inaptitude (ITI) :
Si l'inaptitude est d'origine professionnelle (liée à un accident du travail ou une maladie professionnelle), vous pouvez bénéficier de l'Indemnité Temporaire d'Inaptitude (ITI) versée par la CPAM.
Cette ITI est versée pendant une période maximale d'un mois, jusqu'à votre reclassement ou votre licenciement.
Si la CPAM a refusé de vous verser l'ITI pendant ce premier mois, et que votre employeur ne vous a pas reclassé ou licencié dans ce délai, il n'avait pas d'autre choix que de reprendre le versement de votre salaire à l'issue du mois.
Votre situation et les IJSS :
Le maintien de salaire par l'employeur est une obligation légale distincte des IJSS.
La jurisprudence de la Cour de cassation est claire sur ce point : l'employeur ne peut pas déduire les Indemnités Journalières de Sécurité Sociale (IJSS) du salaire qu'il est légalement tenu de reprendre après le délai d'un mois suivant l'avis d'inaptitude.
Les IJSS sont un revenu de remplacement versé par la CPAM en cas d'arrêt maladie.
Le salaire que l'employeur doit verser est une obligation liée à l'inaptitude et à l'absence de reclassement/licenciement dans le délai imparti.
La Cour de cassation considère que ces deux sommes (salaire maintenu par l'employeur et IJSS perçues) sont cumulables.
En conséquence :
Votre employeur n'est pas dans son droit de déduire les IJSS (même celles que vous avez perçues suite à vos arrêts maladie de juin et juillet) du salaire qu'il est tenu de vous verser depuis l'expiration du délai d'un mois après votre déclaration d'inaptitude par le médecin du travail.
Le fait que votre médecin vous ait mis en arrêt après le refus de la CPAM pour l'ITI est une situation particulière. Néanmoins, dès l'expiration du délai d'un mois après l'avis d'inaptitude, l'obligation de l'employeur de reprendre le versement de votre salaire (intégral, sans déduction des IJSS) prime, tant que vous n'êtes ni reclassée, ni licenciée.
Que faire ?
Réitérez votre demande : Confirmez par écrit à votre employeur, de préférence par lettre recommandée avec accusé de réception, que vous contestez la déduction des IJSS et que vous exigez le versement de l'intégralité de votre salaire tel que prévu par l'article L1226-4 du Code du travail. Référez-vous expressément à cet article et à la jurisprudence constante de la Cour de cassation sur la non-déduction des IJSS.
Conservez toutes les preuves : Gardez une copie de toutes les communications (lettres, e-mails), de vos bulletins de salaire, des attestations de la CPAM (refus ITI, versement IJSS), et de l'avis d'inaptitude du médecin du travail.
Saisissez les Prud'hommes : Si votre employeur maintient sa position, vous devrez saisir le Conseil de Prud'hommes pour faire valoir vos droits et obtenir le paiement des sommes dues. Vous pouvez demander le rappel de salaire avec intérêts légaux.
Avant de saisir les Prud'hommes, il est fortement recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit du travail ou de vous rapprocher d'un syndicat. Ils pourront analyser votre situation précise, vous conseiller sur la meilleure stratégie et vous accompagner dans les démarches.
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il y a 2 jours
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