Cher monsieur,
Votre question est très importante et touche à des problématiques de droit international privé complexes. Un divorce prononcé à l'étranger a des conséquences différentes en France selon les sujets.
La valeur d'un jugement étranger en France
En France, un jugement de divorce prononcé à l'étranger n'est pas reconnu automatiquement pour tous les effets. Il doit faire l'objet d'une procédure de vérification et d'un "exequatur" devant un tribunal français pour avoir une pleine valeur légale.
Pour la propriété (l'appartement) : Le jugement algérien n'aura aucune valeur légale directe pour le partage de l'appartement en France. La loi française considère que les biens immobiliers sont soumis à la juridiction du pays où ils se trouvent. Vous devrez donc obligatoirement passer par une procédure en France, après le divorce, pour régler la question de la propriété. Un notaire français sera indispensable pour la liquidation du régime matrimonial et l'acte de vente ou de rachat de part.
Pour la garde des enfants : La reconnaissance d'un jugement de garde d'enfants est possible, mais elle n'est pas automatique. Pour que le jugement algérien soit reconnu en France, il faudra une procédure d'exequatur devant le tribunal judiciaire français. Le juge français vérifiera que la décision algérienne respecte l'ordre public international français et, surtout, l'intérêt supérieur de l'enfant. Si la décision semble trop déséquilibrée ou si elle n'a pas respecté le principe du contradictoire (le droit de la mère de se défendre), elle pourrait être refusée.
Les risques et les complications
Le fait de choisir de divorcer en Algérie alors que vous êtes tous les deux résidents français est une démarche risquée. Vous pourriez vous retrouver dans une situation où :
Vous êtes divorcé en Algérie, mais non en France.
Vous devez lancer deux procédures distinctes et coûteuses en France (une pour les enfants, une pour le bien immobilier).
La procédure d'exequatur pour les enfants est refusée, vous obligeant à recommencer un procès en France.
Mon conseil est de consulter un avocat spécialisé en droit international de la famille en France avant d'entreprendre toute démarche. Il pourra vous exposer les risques, les coûts, et vous conseiller la solution la plus simple et la plus sûre pour régler l'ensemble de votre situation (divorce, enfants et bien immobilier) en une seule procédure.
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