Cher monsieur,
Non, si vous décidez de rompre votre période d'essai à votre initiative, vous n'aurez pas droit aux allocations chômage (allocation d'aide au retour à l'emploi - ARE), sauf exceptions très spécifiques et limitées.
Voici les explications :
Rupture de la période d'essai à votre initiative :
Lorsque l'employé décide de ne pas poursuivre le contrat de travail pendant la période d'essai, on parle de rupture de la période d'essai à l'initiative du salarié. Cette rupture est libre, elle n'a pas besoin d'être motivée, et un préavis court (appelé "délai de prévenance") doit être respecté.
Conséquence pour les allocations chômage :
Aux yeux de Pôle Emploi (bientôt France Travail), la rupture de la période d'essai à l'initiative du salarié est assimilée à une démission (un départ volontaire). Or, le principe général est que les salariés qui quittent volontairement leur emploi n'ont pas droit aux allocations chômage.
Le droit aux ARE est ouvert en cas de perte involontaire d'emploi (licenciement, fin de CDD non renouvelé, rupture conventionnelle homologuée, etc.).
Est-ce considéré comme un abandon de poste ?
Non, absolument pas.
Une rupture de période d'essai à votre initiative est une démarche formelle où vous informez votre employeur de votre décision de ne pas poursuivre le contrat, en respectant un délai de prévenance. C'est une rupture légale du contrat.
Un abandon de poste est le fait de s'absenter de son travail sans justification ni autorisation, et de ne pas reprendre contact avec l'employeur. C'est une faute grave qui peut entraîner un licenciement pour faute grave (et dans ce cas, pas non plus de chômage).
Votre démarche de "ne pas renouveler" (c'est-à-dire de rompre l'essai) n'est en aucun cas un abandon de poste.
Les rares exceptions pour percevoir le chômage après une rupture d'essai à l'initiative du salarié :
Pôle Emploi peut ouvrir des droits aux allocations chômage dans des cas très précis de "démission légitime", qui pourraient parfois s'appliquer à une rupture d'essai, mais cela est rare pour un simple "travail qui ne plaît pas". Ces cas incluent par exemple :
Changement de résidence pour suivre son conjoint qui change de lieu de travail.
Démission pour créer ou reprendre une entreprise (sous conditions strictes).
Non-paiement des salaires par l'employeur.
Victime de violences conjugales nécessitant un déménagement.
Rupture d'essai d'un nouvel emploi après avoir été licencié d'un emploi précédent, si la rupture intervient dans un délai de moins de 65 jours travaillés (certaines conditions s'appliquent).
Si votre seule motivation est que le travail ne vous plaît pas, cela ne constitue malheureusement pas un motif de démission légitime donnant droit aux allocations chômage.
Que faire si le travail ne vous plaît pas ?
Si vous souhaitez quitter votre poste sans perdre vos droits aux allocations chômage, les options sont limitées et dépendent de la bonne volonté de votre employeur :
Rupture Conventionnelle : Proposer une rupture conventionnelle à votre employeur. C'est un accord mutuel pour mettre fin au contrat de travail. Si elle est acceptée et homologuée, elle ouvre droit aux allocations chômage. Cependant, votre employeur n'est absolument pas obligé d'accepter, surtout en période d'essai.
Que l'employeur rompe la période d'essai : Si c'est l'employeur qui met fin à la période d'essai, cette rupture est considérée comme une perte involontaire d'emploi et ouvre droit aux allocations chômage. Si le travail ne vous plaît pas et que l'employeur s'en rend compte, il pourrait prendre l'initiative.
En l'absence de ces situations, rompre vous-même votre période d'essai vous privera, en principe, de vos droits au chômage.
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il y a 6 heures
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