Bonjour,
Votre situation est très sérieuse. La discrimination salariale, basée sur le sexe ou l'âge, est formellement interdite par le Code du travail. Le principe de la loi est "à travail égal, salaire égal", et votre employeur ne peut justifier une différence de salaire que par des critères objectifs (diplôme, expérience spécifique, responsabilités...).
Voici un éclairage sur vos questions :
1. Estimation des indemnités que vous pourriez recevoir
Il est impossible de donner un chiffre exact, car le montant des indemnités est déterminé par le juge en fonction des spécificités de votre dossier. Cependant, l'indemnisation se compose de deux parties :
Le rappel de salaire : Le Conseil de prud'hommes ordonnera à votre employeur de vous verser la différence de salaire entre le vôtre et celui de votre collègue, de manière rétroactive, à partir du 1er janvier 2024 (date d'embauche de votre collègue). Ce rappel devra inclure les salaires de base, les primes, les congés payés afférents, et les charges sociales. Si la différence est de 200 € bruts par mois, vous pourriez obtenir un rappel de salaire de 200 € x 20 mois (environ) = 4 000 €, plus les congés payés.
Les dommages et intérêts : Vous pouvez également demander des dommages et intérêts pour le préjudice moral et financier subi. Ce montant est à l'appréciation du juge, mais la jurisprudence récente accorde souvent une somme équivalente à plusieurs mois de salaire, parfois entre 6 et 12 mois de salaire, en fonction de la durée de la discrimination et du préjudice.
2. Coût de l'avocat et vos moyens financiers
Votre inquiétude concernant le coût de l'avocat est légitime. Il existe plusieurs solutions pour y faire face :
L'aide juridictionnelle : Si vos revenus sont faibles, vous pouvez bénéficier de l'aide juridictionnelle. L'État prendra en charge la totalité ou une partie des honoraires de votre avocat. Vous pouvez faire une simulation et déposer un dossier auprès du Bureau d'Aide Juridictionnelle de votre tribunal. C'est l'option la plus adaptée si vous avez peu de moyens.
Les honoraires de résultat : De nombreux avocats en droit du travail acceptent un honoraire de résultat. Cela signifie que vous ne payez qu'une petite somme de base, et l'avocat perçoit ensuite un pourcentage (généralement 10 à 15%) sur les sommes qu'il vous fait gagner. Cela réduit votre risque financier.
La protection juridique : Si vous avez un contrat d'assurance habitation, d'assurance auto ou une mutuelle, vérifiez si vous disposez d'une garantie "protection juridique". Elle peut couvrir les frais d'avocat.
Étapes à suivre
Avant de saisir les Prud'hommes, il est crucial de préparer votre dossier :
Rassemblez les preuves : Si vous pouvez obtenir une copie de votre contrat de travail, vos bulletins de salaire, et des éléments montrant les qualifications de votre collègue. La preuve de la différence de salaire peut être délicate, mais un avocat pourra vous aider à la demander à votre employeur.
Contactez un délégué du personnel ou un représentant syndical au sein de votre entreprise si cela est possible. Il pourra vous accompagner dans une démarche amiable avec l'employeur.
Consultez gratuitement un avocat : De nombreux barreaux proposent des consultations juridiques gratuites. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou d'une Maison de Justice et du Droit pour obtenir un premier avis professionnel sans frais.
Votre plainte est légitime et vous avez le droit de demander réparation. Les solutions pour vous faire accompagner juridiquement sans que cela ne pèse trop sur vos finances existent.
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